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![]() مقال هام للأستاذ عبد الكريم بلحاج أستاذ علم النفس بكلية الاداب والعلوم الإنسانية بالرباط حول مستقبل البحث السيكولوجي ببلادنا ونظرا لأهميته، نعيد نشره على هذا الموقع تعميما للفائدة نشر هذا المقال بجريدة Le Matin على النسخة الالكترونيةيوم 12/07/2009، ونشر على النسخة الورقية يوم 13/07/2009. ويمكن الاطلاع على المقال بجريدة Le Matin على الرابط التالي: Opinion & Débat L'état des lieux des sciences humaines et le bannissement de la psychologie Publié le : 12.07.2009 | 09h50 Abdelkarim Belhaj Professeur de psychologie. Faculté des lettres et des sciences humaines- Université Mohammed V-Agdal. Avec la parution du rapport sur l'état des lieux de la recherche en sciences humaines et sociales, la psychologie se retrouve écartée définitivement du champ disciplinaire dans lequel elle a élu domicile depuis son avènement dans l'ordre des sciences, et même qu'elle a constitué une valeur, non pas ajoutée mais indispensable au développement de ces sciences. Bien que le rapport se soit préoccupé de la situation des sciences humaines dans l'université marocaine, les constats et les analyses ont été conduits avec une préméditation épistémologique et conceptuelle qui paraît relever d'une époque révolue ou d'une vision réductionniste de ces sciences. Car il n'est pas normal qu'un rapport précédent et non des moindres rendant compte de l'état des lieux du Système national de recherche avec l'élaboration d'une vision et d'une stratégie de la Recherche à l'Horizon 2025, s'était *****ncé sur les sciences humaines avec la psychologie comme discipline à part entière. Alors que le présent rapport l'ignore totalement sans aucune raison apparente. On voudrait croire à la probabilité de choix stratégique quant à la représentation et la catégorisation des sciences humaines, tel que défini et opéré dans l'enquête. Mais c'est un curieux choix qui intègre les sciences religieuses, en l'occurrence les études islamiques dans le club des sciences humaines !! Les documents du rapport avancent tantôt des études islamiques et tantôt des sciences religieuses, d'autre part ces "sciences" sont considérées tantôt comme sciences humaines tantôt comme sciences sociales. Sans parler des logiques qui prédominent le système des sciences humaines et sociales d'une part et les études islamiques d'autre part, puisqu'il s'agit de deux horizons qui n'ont de commun que le lieu dans lequel ces disciplines sont animées comme enseignements et recherches, et qui ne se reconnaissent aucune passerelle ni pratique interdisciplinaire. Alors que la psychologie qui avait plus de familiarité avec les sciences humaines et sociales n'a pas eu le mérite d'être considérée à sa juste valeur et renvoyée aux calendes grecques. Mais, vraiment, cette discipline se retrouve, maintenant, chassée de l'organisation de ces sciences telle qu'elle est entretenue à l'université depuis longtemps. Est-ce qu'il y a eu une quelconque stipulation épistémologique en dehors de l'ordre qui en a permis, jadis, la légitimation ? Quant aux études islamiques, dites "sciences", s'agit-il de corroborer un état de fait qui prédomine dans nos établissements universitaires accueillant les sciences humaines, et à l'occasion leur trouver une justification qui les range dans un ordre des sciences humaines spécifiquement marocain, tout en composant dans un sens unique avec les tenants qui ont la charge de les animer? Aussi, se demande-t-on si les sciences de l'éducation font bien partie cet ordre ? La psychologie n'a-t-elle pas une existence effective dans le champ des sciences humaines et dans les établissements qui en assurent la formation et la recherche ? Ou tout simplement parce qu'il n'y a pas de personnes d'une stature proche des pôles de décisions et pouvant défendre la place qui revient de droit à la psychologie dans le système des sciences humaines tel qu'il est, ou doit être, opéré au Maroc. A toute fin utile, quelques mises au point relatives à la condition scientifique de la psychologie méritent d'être avancées. Il est vrai que, dans le contexte marocain, parler de la psychologie comporte quelques difficultés, non pas de conceptions et d'explicitation systématiques, mais bien de perception et de compréhension sociales connotées de méconnaissance à multiples formes. Il s'agit d'une attitude très fréquente dans le sens commun et qui reste compréhensible à certains égards, mais que la communauté scientifique et intellectuelle reproduit et s'adjuge les mêmes schémas, c'est bien un dommage qui ne se justifie aucunement en ce 3e millénaire. Depuis plus d'une décennie, on n'a pas cessé de discuter de la situation de la psychologie au Maroc, soit dans des rencontres universitaires (colloques, tables rondes, journées d'études) ou par des écrits scientifiques (articles et ouvrages) et de vulgarisation dans les média, etc. La réforme de l'enseignement supérieur a permis de placer cette discipline dans le même rail que les autres sciences humaines, bénéficiant aussi d'une même structuration institutionnelle. Mais il paraît que ce n'est pas suffisant pour que cette science fasse l'objet d'une évaluation à la hauteur des sciences humaines diagnostiquées par l'enquête. Il est possible qu'il ne s'agit pas de méconnaissance à l'égard de cette discipline mais tout le contraire, c'est-à-dire d'une science qui ne connaît pas le même malaise et déficit constatés par le rapport au sujet des différentes sciences humaines et sociales. La situation de la psychologie dans le contexte marocain présente quelques particularités, non sans ambiguïté et qui sont repérables soit au niveau de la science en tant que telle, soit au niveau des perspectives et des professions qui en dépendent ou encore au niveau des représentations sociales. L'une des raisons qui peut expliquer cette situation, c'est que l'histoire de cette discipline est toute récente et n'arrive pas encore à occuper la place qui la caractérise. D'ailleurs, une part importante de cette situation revient à l'université comme lieu privilégié de la transmission et de la construction des connaissances, qui accueillait la psychologie en tant qu'enseignement démuni du pôle recherche et des options pratiques. A ce propos, il y a lieu de rappeler que l'inexistence de laboratoire expérimental dans nos facultés (vu l'insensibilité des responsables considérant qu'une telle structure ne peut exister que dans les établissements de sciences dures, et les laboratoires qu'on connaît ou qu'on veux reconnaitre sont ceux qui font l'objet de la nouvelle structuration de la recherche universitaire et qui veut qu'ils soient composé de 3 équipes de recherche ) représente un sérieux handicap pour la formation et la recherche scientifique en psychologie. En outre et compte tenu des différents apports qu'autorise la psychologie, on notera que celle-ci n'est pas l'apanage d'une élite, mais elle est par la force de son statut général et universel l'affaire de tout le monde. Cela dit, il est utile de souligner que la Psychologie est une science dont les applications n'ont de meilleur terrain que la réalité quotidienne de l'individu en particulier et de l'existence sociale en général. Car il s'agit d'une discipline qui comprend la rigueur de la science, la richesse des théories explicatives, une coexistence d'écoles et de perspectives, la diversité méthodologique et l'accord sur l'objet. Elle est aussi une discipline qui a été traversée, pendant longtemps, par des oppositions et des convergences à ce niveau, mais que l'unité a pu gagner du terrain sous forme structurale et en termes de complémentarité entre les sous-disciplines qui la composent. Cela dit, le domaine de la psychologie reste largement chargé de bon nombre d'enseignements scientifiques, idéologiques et culturels qui se posent comme un véritable soubassement. Dans le même temps, il y a lieu de voir dans la variabilité des moyens de transmission et de diffusion des connaissances qui servent cette discipline une opportunité véhiculaire de toute une culture psychologique. Alors que très bien développée, non seulement en tant que connaissances mais aussi en tant qu'usages en Occident, il reste qu'au niveau de la réalité locale quelques observations rendent compte de la nécessité d'inscrire cette culture. Car la réalité quotidienne marocaine, qu'elle soit décrite dans sa forme sociale ou culturelle, accuse un bon nombre de faits et de phénomènes dont la dimension psychologique est une dominante incontournable. C'est, donc, une réalité qui empile d'éléments multiples suscitant des interrogations quant à sa construction, son fonctionnement et son développement. Mais qu'en est-il de la psychologie dans cette réalité ? Tout d'abord, observons que cette discipline a sa propre réalité qui reste à définir dans ses différentes modalités scientifiques, sociales, culturelles et historiques. Par ailleurs, cette science, bien qu'elle ait une existence universitaire de plus de trois décennies, est encore méconnue, non estimée à sa juste valeur et prête à confusion chez nous. Ainsi la Psychologie se trouve comme discipline disloquée et écartelée dans la situation hétéroclite suivante : - la considération par la force d'une certaine tradition, qui en fait une philosophie ou une branche de cette dernière (peut-être en raison de son histoire ou de sa place académique dans notre système universitaire); - la confusion qui la lie à la psychiatrie (vu l'association courante de la psychologie avec la maladie mentale et psychique), - la simplification qui l'enterre dans l'éducation (familiale, scolaire, spécialisée...etc.) ou dans la pédagogie. - Une sous-estimation socialement, voire aussi institutionnellement, consommée quant à la capacité d'apporter des réponses et de fournir des explications. Compte tenu de ces situations, la psychologie demeure entourée de quelques ambiguïtés et insérée dans un cadre qui ne la favorisait nullement, bien que des efforts soient entretenus par quelques chercheurs chevronnés pour clarifier l'identité et le territoire de celle-ci. La Psychologie ne se défini pas comme étant la science de la maladie mentale. Ce n'est pas une science d'une quelconque interprétation ou explication de l'âme en mal de vivre, ou qu'elle soit fondamentalement destinée à une mission thérapeutique. De même, qu'elle n'est pas une science propre à l'enfance, à l'adolescence ou à l'handicap ou encore des états pathologiques. Ce n'est pas une branche d'un quelconque domaine de connaissances, ou un champ de bricolage et de confection des théories. Elle est, par les principes épistémologiques qui la fondent, une science qui permet la compréhension et l'explication des comportements et des cognitions. En fait c'est une science du général et du singulier, dans le sens qu'elle admet l'omniprésence d'une antinomie entre les facteurs généraux de l'environnement qui sont d'ordre physique ou social et la singularité de l'individu qui renvoie à sa propre expérience personnelle. C'est aussi une science de l'individu dans sa généralité en valorisant par une approche objectivante sa particularité qui est le cadre exceptionnel de la subjectivation. La psychologie, qu'on ne s'y trompe pas, est bel et bien une science. C'est une science humaine par excellence. D'ailleurs, en partant de l'histoire des sciences et des idées qui la confirment dans sa position et sa mission, on notera qu'il revient à une période de plus d'un siècle que le statut de la Psychologie dans l'ordre des sciences tient pour acquis la révérence épistémologique, dans le même temps qu'elle a été réconfortée par des utilisations largement ancrées dans la vie des sociétés modernes. Le statut et la mission qui lui sont propres participent pleinement à sa consécration. Aussi, nul besoin de rappeler que la psychologie, par rapport aux autres sciences de l'homme et de la société (Sociologie, Anthropologie...), aux sciences de l'éducation et aux sciences naturelles (Biologie, Physiologie…) et médicales (Neurologie, Psychiatrie...), reste la discipline la plus fréquemment invoquée dès qu'il s'agit de fournir une explication relative aux comportements, aux processus mentaux et aux phénomènes psychiques qui animent la vie en société. Il n'y a pas de domaine de la vie humaine qui lui échappe, et elle pénètre aussi bien les secteurs de la santé et de l'éducation que ceux de l'entreprise et des institutions sociales. Autrement dit, puisque la tâche de la Psychologie consiste en l'étude de l'activité mentale et la dynamique psychique de l'homme, il n'en demeure pas moins que les contextes dans lesquels s'expriment et évoluent ces dernières suscitent des investigations en continu et deviennent aussi porteurs d'enseignements. Ainsi, s'agissant de la réalité dont fait figure le rapport de la Psychologie à la compréhension de la société, elle est assez chargée en possibilités prometteuses quant à l'investigation dans les règles de la science. Du côté de l'enseignement et de la recherche, il y a lieu de reconnaitre que le propre état des lieux dans lequel la Psychologie trouve son sens pratique laisse beaucoup à désirer. Mais il n'empêche que c'est une discipline qui marque tout de même une certaine présence en termes de spécialisation. Il est vrai aussi que les deux langues (arabe et français) comme supports de cette discipline participent a inscrire la discipline dans différents secteurs de la vie en société. La réforme universitaire se voulait un cadre prometteur quant la réalisation d'un certain redressement et la mise en œuvre de quelques améliorations, notamment dans les grands domaines, tels que la Psychologie cognitive, la Psychologie clinique, la Psychologie sociale et la Psychologie du travail. D'un autre côté, la volonté et l'acharnement de ceux qui travaillent l'enseignement ne manquent pas de faire quelques honneurs à la discipline. Pour la formation, notamment dans le cycle supérieur (doctorante ou de spécialisation) des efforts sont déployés à pas certains, comme c'est le cas pour certaines disciplines dans les Facultés de lettres et des sciences humaines de Rabat et de Fès. D'autres initiatives sont impulsées par quelques universitaires et associations spécialisées, mais beaucoup reste à faire. En ce qui concerne la recherche en Psychologie, elle reste très méconnue et manque terriblement de moyens et d'encouragement. Annuellement et depuis longtemps, des travaux (mémoires, thèses) sont menés au Maroc et à l'étranger, mais est-ce qu'on y prête attention? Là est toute la question, voire c'est toute une histoire. Car, c'est un cas qui se rallie à une large réalité, celle de la situation de la recherche scientifique en générale. Il faut noter aussi que non seulement la recherche fondamentale en Psychologie est quasi absente des priorités universitaires ; mais, c'est également son caractère de science qui lui est ôté. Aussi, il est à souligner qu'en dehors de ce cadre institutionnel, la recherche dans le domaine de la Psychologie (qui relève de l'initiative et de l'effort propre de son promoteur) est en quête de reconnaissance ainsi que de preneurs, vu l'inexistence de structures étatique ou autres pouvant mobiliser soit une recherche fondamentale ou une recherche à caractère d'application. L'état et la situation de la Psychologie, que ce soit au niveau du savoir ou au niveau du savoir-faire, accusent un déficit à multiples facettes. Alors qu'il y a tout un manque à gagner, et au lieu de rester en position de réceptifs des réalisations accomplies ailleurs, il faut dire que des adaptations s'imposent à ces niveaux et aux acteurs qui les animent. Cet état de fait s'explique aussi par d'autres facteurs qui ne relèvent pas nécessairement de la discipline elle-même, ni qu'ils soient spécifiques à celle-ci dans le contexte local, mais qui rejoignent la grande problématique concernant la nature du rapport existant entre la société et la science. Car, il s'avère que c'est un problème symptomatique des adéquations classiques entre un savoir et un savoir-faire, ou plutôt entre la connaissance savante et la réalité sociale et culturelle. Jusqu'à présent on croyait que l'image et les représentations que la société entretient à l'égard de la Psychologie font état d'une certaine ignorance quant à la raison et la valeur réelle de cette discipline scientifique en tant que discours et en tant que corps de connaissances, ainsi qu'en ce qui concerne les applications pertinentes auxquelles elle donne lieu. Mais, il parait que beaucoup de monde (y compris des acteurs dans le domaine des sciences humaines) fait preuve d'une certaine forme d'inculture à ce propos. C'est un constat qu'on relève dans différentes situations sociales et dans lesquelles la Psychologie est sollicitée, soit en termes d'approches ou d'apports. On remarque aussi que des résistances se posent, de façon latente ou manifeste, à l'égard de cette discipline, bien qu'une conscience des réalisations prodigieuses de cette dernière ait, plus ou moins, une présence dans les esprits. De leurs côtés, les institutions, les administrations et les divers secteurs d'activité et de production n'accordent pas encore de place conséquente à la Psychologie. Cette dernière est confinée dans des clichés, étant donné qu'elle se réduit, de l'avis de certains, uniquement à l'utilisation des tests psychotechniques. Pour d'autres, la Psychologie est considérée comme faisant partie de ces domaines qui n'ont de sens ou auxquels on ne prête d'intérêt qu'à la limite du supportable, voire aussi un luxe. Il est vrai aussi que le manque de moyens, la lourdeur ou les contraintes des tâches de l'enseignement et de l'encadrement, ainsi que l'absence de reconnaissance, de légitimation et d'encouragement, constituent des facteurs qui pèsent lourdement et font défaut à la réalisation d'un projet propre à la Psychologie au Maroc. A bon entendeur, qu'on le veuille ou non, nous avons besoin de la Psychologie, et il nous faut des psychologues. C'est un besoin essentiel, notamment pour accompagner le développement de la société. Mais, c'est un besoin qui est largement perceptible dans notre société et qui n'est pas suscité ou incité par les chercheurs ou les professionnels de ce domaine. Dans cette optique, on n'a pas cessé de dire que la Psychologie devait nécessairement trouver sa place chez nous, et mieux valait tôt que tard, notamment quand on se rend compte des opportunités qui lui sont associées, soit pour ce qui va de l'humain ou du social ou aussi du culturel. La Psychologie (ce qu'on oublie ou qu'on ignore) dispose d'un certain nombre d'atouts qui lui permettent d'approcher et d'accompagner l'homme dans son vécu et la société dans sa marche à la fois dans une visée verticale et horizontale. Loin de souscrire à une exaltation infondée, on avait la ferme conviction que la Psychologie pourrait rendre d'immenses services à l'homme et même à la société. Car, elle dispose de moyens théoriques, méthodologiques et opératoires indispensables à cette mission. Puisque, cette discipline traite de la compréhension et de la prévision des comportements humains dans leurs portés individuels et collectifs. Bien évidemment, on ne peut prétendre à la nécessité de la Psychologie et de son emploi utile dans notre pays, sans une "mise à niveau de l'entreprise" de construction et de production du savoir psychologique. A commencer par les établissements de formation et de recherche comme lieux de gestion de ce savoir. Mais surtout une considération sans appel et une légitimation de la territorialité de cette science ainsi que de ses hommes. Ce sont là, des éléments qui fondent et alimentent les enseignements prodigués aux étudiants, et combien ils sont nombreux à s'inscrire dans cette discipline chaque année. Mais, apparemment, on était dans l'erreur, puisqu'on faisait croire à des générations d'étudiants et de chercheurs que la Psychologie est une science humaine. Cette conviction on la gardera avec nos collègues et partenaires étrangers, car, ailleurs, la Psychologie est toujours une science humaine. Ou, peut-être que les chercheurs vont délocaliser leur travail de recherche vers les pays dans lesquels il y a une reconnaissance, maintenant que les moyens de communication peuvent faciliter et favoriser cette option. Ce sont deux options qui vont s'installer dans nos pratiques pour pouvoir survivre scientifiquement: Avoir le corps ici et l'esprit outre-Atlantique. Dans tous les cas, les chercheurs en Psychologie (enseignants et non enseignants) ont toujours assumé leurs responsabilités scientifiques tout en marquant une présence respectable. Juste à titre de rappel, en termes de production, les 3 UFR de Psychologie existant à l'université marocaine avaient leurs propres Sites Web accueillant les activités des chercheurs (ce qui n'a pas fait l'objet de l'évaluation). Mais aujourd'hui avec cette non reconnaissance de la discipline, les deux Sites de la fac de Rabat n'ont d'autre alternative que de fermer et de plier bagage. Aussi, les deux groupes de recherches dans cette faculté vont s'interroger sur l'attitude à suivre, vu que la Psychologie, d'après le rapport, n'a pas de place dans le système des Sciences Humaines et sociales. Les formations doctorales, masters et licence sont à repenser, ou alors les animer en ce qu'elles ne s'identifient aucunement à ces sciences, puisqu'elles n'y font pas partie des lieux. Peut-être, l'enseignement qu'il y a lieu de tirer de l'enquête est que le statut de scientificité de la Psychologie devrait être modifié, vu qu'elle n'a aucun droit de mention dans le champ des sciences humaines. Une autre alternative se pose, et qui consiste à abandonner toute ambition qui habitait les chercheurs en Psychologie afin de contribuer à son développement tout en participant au mouvement de progrès à l'adresse des sciences avec lesquelles ils croyaient que leur discipline partageait la même destinée, ainsi qu'à l'égard de la société avec ses multiples attentes. L'approche adoptée dans l'enquête s'inscrit, selon son principal auteur, dans la sociologie de la science. Mais est-ce que cette référence autorise-t-elle pour autant qu'il y'ai une exclusion de la Psychologie du champ des sciences qui ont fait l'objet de l'enquête en question ? Encore est-il dans les propos de l'analyse développée dans le rapport, qu'il est question d'un cas d'école pour la recherche scientifique et la communauté qui l'anime au Maroc , mais est-ce que la Psychologie n'est pas concernée par ce cas d'école ou s'agit-il d'une exclusion pure et simple ? Car, si tel est le cas, l'histoire enregistrera la teneur de cette attitude. Se demande-t-on, aussi, si ce ne sont pas les vieux démons du positivisme du début du siècle dernier qui reviennent dans la conception de l'enquête pour signifier qu'il n'y a de psychologie que dans la sociologie ? Par ailleurs, est-ce que la notoriété des promoteurs de l'enquête les autorise-t-elle à décider des sciences humaines et sociales qui ont droit de citer de celles qui ne l'ont pas ? Cependant, il n'empêche que dans un des rapports la psychologie apparait, en un mot au passage, et considérée comme science sociale, peut être par oubli ou par égarement. Ainsi, qu'un pauvre petit tableau, introduit sans aucune explication!, pour relater la production des enseignants et non-enseignants dans le domaine de la Psychologie. Mais alors, l'honnêteté et la rigueur scientifique exige la transparence : ou bien la Psychologie est une science ou elle ne l'est pas ! Si c'est une science, est-ce qu'elle fait partie des sciences humaines ou sociales ? Le rapport souligne dans son introduction que : «La grande enquête nationale sur l'évaluation de la recherche que les pouvoirs publics marocains ont initiée, financée, suivie de près et dont ils attendent à la fois un nouvel éclairage et des propositions pour l'élaboration d'une politique de recherche est un bon exemple de cette écoute attentive et de cet intérêt grandissant pour les sciences humaines et sociales et leur éventuel apport à la compréhension de la société marocaine comme aux défis qu'elle doit relever». Il conclue avec une plateforme en vue d'une réforme de la recherche en sciences humaines et sociales qui pose ses jalons dans des recommandations et des propositions pour l'université en perspectives. C'est ainsi que ce rapport établit définitivement la cartographie des Sciences Humaines et Sociales et que les pouvoirs publics qui ont manifesté une attention particulière à l'état de ces disciplines ne reconnaitrons que celles qui y figurent et ayant fait l'objet de l'enquête. Quant à la Psychologie que « Dieu ait son âme». Mais, se rend-t-on compte du fait que le champ des sciences humaines et sociales étant ainsi déterminé, constituera le modèle sur lequel se fondera toute politique de développement de ces sciences, puisqu'il s'agissait bien de cet objectif que l'enquête visait depuis ses débuts ? Il est certain que le rapport sur l'état des lieux des sciences humaines et sociales a été orienté pour servir quelques disciplines et certains intérêts, notamment des équipes qui ont participé à son élaboration. Mais, faire preuve d'une insensibilité, voire jusqu'à procéder par élimination selon la logique de deux poids deux mesures, alors on pourrait dire adieu à toute ambition de faire asseoir une tradition dans la recherche en psychologie qui a été amorcée depuis quelques années. Encore, faut-il rappeler que depuis plus de deux décennies, il y a eu un mouvement et une dynamique engagés par les enseignants-chercheurs pour travailler et développer cette discipline autour d'un projet prometteur. Un projet consistant à faire gagner à la Psychologie les mêmes considérations scientifiques qui lui font honneur dans les grands centres de recherche au niveau international. Seulement, maintenant ce projet va droit l'enterrement. Compte tenu de la destinée et des suites qui lui sont réservées, ce rapport se veut un message de méconnaissance perpétrée à l'égard de la Psychologie. Il représente, et c'est bien dommage, une option qui fait rater à cette discipline de prendre part aux opportunités qui seront offertes aux sciences humaines et sociales, soit dans la perspective de leur développement institutionnel ou de la restructuration de la recherche qui sera envisagé en leurs faveurs. Toutefois, les enseignants chercheurs en Psychologie ne manqueront pas d'affirmer en dehors de cette nouvelle logique marocaine, que la Psychologie est, bel et bien, une science humaine. Mais, notons bien que, si c'était une discipline qui n'existait pas et qu'il fallait l'inventer, ce n'est surtout pas dans ce contexte avec le type d'esprit et de rationalité qui l'accompagnent qu'elle trouvera son inventeur. 1- Rapport qui fait suite à l'Enquête nationale du système de la recherche dans les Sciences Humaines et Sociales. Projet R&D Maroc SHS, 12/12/05. Rabat, Mars 2009. Il comporte : 9 notes de conjoncture, 9 comptes rendu du focus group, 9 Rapport de synthèse du Focus group, 5 Rapports de Chef de Projets. 2 - Rencontre Nationale sur la recherche scientifique et technologique. MENESFCRS. 3-4/03/06. 3 - La Psychologie au Maroc entre savoirs et pratiques. Rabat, éditions Bouregreg, 2005. 4 - Rapport de la première phase de l'enquête. Mai 2006. p18. 5- Rapport sur l'enquête quantitative. Avril 2007. p27. 6 - Rapport sur la bibliométrie, Décembre 2008. (II,13), p52. Par Abdelkarim Belhaj | LE MATIN |
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