Des neurobiologistes de Heidelberg, en Allemagne, ont réussi à restaurer les capacités de mémorisation de souris âgées en injectant dans leur cerveau un virus porteur d’un gène spécifique. Ce dernier modifie la structure de l’adn par une réaction chimique dite de méthylation. Cette réaction relance la production de deux protéines essentielles à la plasticité neuronale, ou capacité des neurones à modifier la force de leurs connexions. Leur plasticité neuronale retrouvée, les neurones sont à nouveau en mesure de former des souvenirs. Les souris ainsi traitées ont été soumises à un test de mémoire simple, consistant à repérer, après un délai de 24 heures, le déplacement d’un objet dans leur environnement. Les souris âgées ayant reçu une injection de virus mémorisent la disposition des objets aussi bien que les jeunes. À l’inverse, de jeunes souris ayant reçu un virus qui diminue la méthylation perdent la mémoire.
Les neurobiologistes envisagent d’utiliser cette méthode pour enrayer le déclin cognitif de personnes âgées, ou doper les capacités de la mémoire humaine. Voici le moment d’aller – ou retourner – voir le dernier opus de La planète des singes, qui met en scène un tel scénario. La fin donne à réfléchir : les singes aux capacités cognitives dopées finissent par se révolter, et le virus devient mortel.[/LEFT]